L' Auteur
Pour moi, être philosophe, c'est passer autant de temps à lire et à méditer Aristote, Montaigne et Kant, qu'à écouter un agriculteur, un artisan et une aide-soignante ou à visiter et observer une maison de retraite, une ville ou une entreprise pour se demander comment penser ces métiers, ces lieux, ces problématiques réels et les aider éventuellement à se transformer. Le monde confortable des idées ne m’intéresse pas s’il ne se lie pas avec la réalité. Si l’on veut penser le monde avec justesse, il faut aller dans le monde !
Une philosophe sur le terrain
Docteur en philosophie, diplômée de l’École Normale Supérieure, Gabrielle Halpern a travaillé au sein des cabinets du Ministre de l’Économie et des Finances, de la Secrétaire d’État au Commerce, à l'Artisanat, à la Consommation et à l'Economie Sociale et Solidaire, du Secrétaire d’État à la Recherche et à l’Enseignement Supérieur et du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, en tant que « Conseillère Prospective et Discours », avant de co-diriger un incubateur de startups et de conseiller des entreprises et des institutions publiques. Elle s'est spécialisée en sciences-cognitives et possède par ailleurs une formation en théologie. Elle est experte-associée à la Fondation Jean Jaurès et dirige la collection « Hybridations » qu’elle a créée aux Editions de l’Aube. Dès 2021, à 34 ans, elle fait la Une du journal économique français, L’Opinion, parmi les « intellectuels influenceurs ».
Ses travaux de recherche portent en particulier sur la notion de l’hybridation, - comme moyen de créer des ponts entre les mondes -, qui a constitué le sujet de sa thèse de doctorat, soutenue à l’École Normale Supérieure en 2019.
Elle est l’auteur de l'essai « Tous centaures ! Eloge de l’hybridation » (Le Pommier, 2020) et d’autres ouvrages. Elle explore cette notion d’hybridation dans de nombreux secteurs, métiers et domaines d'activité, - que ce soit celui de la société, de l’innovation, des ressources humaines, des organisations, de l’écologie, de l’individu, de l’économie, de l’art, de l’administration, du travail, de l’aménagement territorial, de la science, de l’éducation, de la gouvernance, de la technologie, des politiques publiques -, et accompagne des entreprises, des associations, des collectivités territoriales, des écoles ou encore des institutions publiques.
Gabrielle Halpern, parallèlement à ses travaux de recherche, fait des conférences dans toute la France et à l’international en français comme en anglais, participe à des événements socio-économiques majeurs et intervient très régulièrement dans les médias.
Parcours
Entretien
Hybridation(s)
Innovation
Société
Digitalisation
Environnement
Inclusion
Transformation
Identité
Désinformation
Expertises
Mélangeons les maisons de retraite, les service de coworking et les incubateurs de start-up ! Hybridons les centres commerciaux, les salles de sport et les ateliers d’artisanat d’art !
Métissons les gares, les musées, les résidences d’artiste, les auberges de jeunesse et les jardins potagers ! Elias Canetti, l’un des plus grands intellectuels du XXe siècle, disait que, puisque « la vie est un éternel rétrécissement », il n’y a qu’une seule manière d’y résister, en « jetant son ancre le plus loin possible » vers ce qui est radicalement différent de soi.
C’est cela, l’hybridation !
Tous centaures ! Eloge de l’hybridation
Notre société crève des silos qui nous divisent, des étiquettes que nous passons nos vies à coller sur les uns et les autres, des cases où nous enfermons les autres et où nous nous enfermons. Nous avons passé des siècles à voir le monde d'une manière morcelée, cela a influé sur nos métiers, sur notre organisation du travail, sur nos industries, sur le développement de nos sciences, de nos formations, de nos politiques publiques, sur l’organisation de nos filières ou encore sur nos territoires. N'est-il pas temps de créer des ponts entre les mondes?
L’époque que nous vivons est difficile et nous pourrions en être désespérés… Mais nous pouvons aussi prêter attention à de petits signaux faibles qui montrent que tout n’est pas irréconciliable et qu’il y a des raisons d’espérer ! Oui, il y a des petits signaux faibles d’hybridation qui témoignent de ce que nous sommes peut-être en train d’apprendre à voir le monde autrement qu’au travers de cases. Et si l’hybridation était la grande tendance du monde qui vient?
L’hybridation, c’est le mariage improbable! C’est le fait de mettre ensemble des métiers, des arts, des sciences, des compétences, des générations, des activités, des secteurs, des matériaux, des usages, qui, a priori n’avaient pas grand-chose à voir ou à faire ensemble, voire qui pouvaient sembler contradictoires, et qui, ensemble, vont donner lieu à de nouveaux usages, de nouveaux lieux, de nouveaux métiers, de nouveaux modèles, de nouveaux territoires, de nouvelles formes de gouvernance… De nouveaux mondes, en somme!
C’est ainsi que nous voyons se multiplier des tiers-lieux mêlant résidences d’artistes et incubateurs de startups, des crèches dans les maisons de retraite, des expositions artistiques dans les gares, des partenariats inédits entre des écoles, entre des entreprises, entre des secteurs d’activité… Nous assistons à l'émergence de nouvelles combinaisons et re-combinaisons. Ces phénomènes d’hybridation créent de nouvelles solidarités et rapprochent ce qui avait été artificiellement séparé.
Il est venu le temps de remettre en question les frontières absurdes que nous avons créées entre les métiers, entre les secteurs, entre les formations, entre les territoires, entre les générations et de créer des ponts entre les mondes.