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Radio RCJ: "Découvrir la liberté avec Marc Chagall"

  • Photo du rédacteur: gabriellehalpern
    gabriellehalpern
  • 25 nov.
  • 2 min de lecture

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Cette chronique est présentée par Gabrielle Halpern chaque mardi dans le journal de 12h sur la radio RCJ et vous offre un regard philosophique sur l'actualité.


« Bonjour à tous ! Ceux parmi vous qui m’écoutez sur RCJ Radio ou me lisez régulièrement sur les réseaux sociaux, vous savez combien j’aime le peintre Marc Chagall. Le jour où je mourrai, - pour ceux qui me cherchent -, vous me trouverez aux côtés d’une chèvre volante et d’un homme-violoncelle, blottie dans un tableau de Chagall. Si cet artiste me parle autant, c’est parce que chacun de ses tableaux se révèle à nous comme une sorte de leçon de philosophie. C’est pourquoi j’aimerais vous parler de l’un d’entre eux, découvert récemment au Musée de l’Orangerie, à Paris. Brillat-Savarin disait que « ldécouverte d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile »… Personnellement, la découverte d’un nouveau tableau de Marc Chagall fait plus pour mon bonheur que n’importe quel repas !

 

La tableau s’intitule « La cage d’oiseaux » et date de 1925. Il aurait été vraisemblablement présenté à la Galerie de Berthe Weill en 1929 dans l’exposition « Les Oiseaux ». Le fond est un camaïeu de vert-bleu, comme une sorte de nature domestiquée et l’on ne sait pas si l’on est dans la forêt ou devant le papier peint de la pièce d’un appartement. Marc Chagall joue avec cette confusion. Au premier plan, une immense cage dans laquelle apparaissent deux oiseaux. Ils sont peints cependant d’une manière étrange. Alors même qu’ils se trouvent dans la cage, l’artiste n’a pas peint les barreaux qui sont censés cacher une partie de leur corps à nos yeux. Ce procédé crée là aussi une confusion : sont-ils enfermés dans la cage ou sont-ils aussi un peu dehors ? L’un des oiseaux semble même s’échapper de la cage, avec une partie de son corps encore enfermée et l’autre dehors, à l’extérieur de la cage. En bas, sous la cage, dehors et libre, incroyablement libre, un être humain hybride à tête de coq joue du violon. C’est un tableau sonore, mettant en scène un orchestre où l’on entend presque le pépiement des oiseaux et la mélodie du violon. C’est un tableau qui parle, comme un proverbe qui nous enseignerait quelque chose… Mais quoi ? Que ceux qui se croient enfermés sont peut-être beaucoup plus libres qu’ils ne le croient ? Que ceux qui sont dehors sont peut-être beaucoup plus prisonniers qu’ils ne le redoutent ? Qu’il faut se méfier des barreaux des cages, surtout ceux que l’on ne voit pas ? Qu’il ne faut pas désespérer de ces barreaux, parce qu’il y a toujours une échappée qui nous attend ?

 

Si je vous parle de ce tableau, c’est parce qu’il nous révèle une certaine philosophie de la liberté ; quelle que soit notre situation, nous ne sommes jamais totalement libres, ni jamais totalement prisonniers ; quelle que soit notre situation, il ne faut jamais renoncer à chanter ».

 

 @Tous droits réservés



"La cage d'oiseaux" de Marc Chagall
"La cage d'oiseaux" de Marc Chagall




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Gabrielle Halpern

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