La philosophe Gabrielle Halpern a été invitée par le journaliste Quentin Périnel dans le Talk des Décideurs du journal Le Figaro, afin de présenter ses travaux de recherche sur l'hybridation et dessiner leurs implications pour le monde économique en général et le monde du travail, en particulier.
"Notre société crève des silos qui nous divisent, des étiquettes que nous passons nos vies à coller sur les uns et les autres, des cases où nous enfermons les autres et où nous nous enfermons. Nous avons passé des siècles à voir le monde d'une manière morcelée, cela a influé sur notre organisation du travail, sur nos industries, sur le développement de nos sciences, sur nos formations, sur nos politiques publiques, sur l’organisation de nos filières ou encore sur nos territoires. Il est temps d’apprendre à hybrider les mondes !", Gabrielle Halpern
« L’écrivain Yasmina Reza explique que ce qui lui prend le plus de temps, lorsqu’elle écrit un livre, est de trouver un métier à ses personnages. Cela peut lui prendre des semaines, parce que "c’est très définissant un métier, on y passe tellement de temps, cela nous détermine"… L’identité personnelle dépendrait-elle donc autant de l’identité professionnelle ? Cela rejoint l’idée du philosophe Jean-Paul Sartre selon laquelle ce sont nos actes qui nous font, que « seuls les actes décident de ce que l’on a voulu », que le faire est révélateur de l’être et qu’en faisant, on se fait. Le "je suis" ne dépendrait-il donc pas d’un « je pense », mais plutôt d’un "je fais" ? Cela a des implications immenses pour la réinvention du monde du travail...", Gabrielle Halpern
Comment permettre à l’individu d’exister au sein du collectif sans le menacer par son égoïsme ? Comment permettre au collectif d’exister pour les individus tout en respectant leur individualité ? On ne construit aucun collectif si l’on ne permet pas d’abord à chaque individu de se construire et de s’émanciper. Beaucoup d’épopées collectives ont échoué, faute d’avoir su mettre chaque individu en leur cœur, faute d’avoir su développer en chacun sa liberté, et donc sa responsabilité », Gabrielle Halpern
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