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Interview pour le Club Italie-France de la philosophe Gabrielle Halpern: "Il n’y a pas de philosophie théorique, il n’y a que de la philosophie pratique, il n’y a que de la philosophie appliquée !"




Le Club Italie-France a longuement interviewé la philosophe Gabrielle Halpern, afin qu'elle partage avec ses membres sa vision de la philosophie, son engagement dans la Cité, son regard sur le monde d'aujourd'hui et ses raisons d'espérer.


"C’est l’épreuve du temps qui confirme la valeur et la force d’une philosophie. Nous avons beau développer les technologies les plus sophistiquées et déployer un monde qui n’a plus grand-chose à voir avec celui de Platon, de Kant ou de Rousseau, nous demeurons face aux mêmes interrogations sur la vie, sur la souffrance, sur notre relation à nous-mêmes et aux autres, sur le bonheur, sur la mort ou sur le mal. Ces questions sont insolubles, ou plutôt il appartient à chaque génération d’y réfléchir et à chacun d’entre nous, philosophe ou non, de s’y confronter, Gabrielle Halpern

"Le monde a besoin de nouveaux philosophes, car il nous faut penser ce qui nous entoure et penser ce qui vient. Concernant les nouvelles technologies par exemple, il ne s’agit pas de savoir si ceci ou cela est bien ou mal, mais de comprendre ce qui est en jeu, pourquoi l’être humain éprouve le besoin de développer ces outils et ce que cela dit de lui. En somme, c’est en pensant les nouvelles technologies, ainsi que notre relation avec elles, que nous allons décider de notre conception de l’être humain. Quels êtres humains voulons-nous être ? Quels êtres humains allons-nous laisser les nouvelles technologies faire de nous ?", Gabrielle Halpern

"L’hybridation que j’appelle de mes vœux – et qui ne constitue pas pour moi un simple travail de recherche en philosophie, mais un véritable projet de société -, entend réconcilier les mondes et abattre les frontières absurdes que nous avons créées entre les métiers, les secteurs, les générations. L’hybridation sociale, économique, professionnelle, sectorielle, territoriale, générationnelle constitue le grand enjeu public, – donc politique aussi -, des années à venir pour détruire les fractures actuelles", Gabrielle Halpern




"On aborde souvent la philosophie avec angoisse, comme si l’on craignait de ne pas être « assez intelligent » pour la comprendre… Mais il n’y a rien de plus faux comme angoisse ! La philosophie, ce n’est pas une question d’être intelligent ou non ; c’est juste la capacité à se poser des questions et les questions… Tout le monde a le droit et même le devoir de s’en poser ! Non, la philosophie n’est pas réservée à une élite. La philosophie n’appartient d’ailleurs à personne… Ou elle appartient à tout le monde, elle est notre héritage et elle est notre avenir ! La liberté, l’amour, le temps, l’expérience, la mort, le bonheur, la douleur sont des questions universelles que tous les êtres humains se posent, à 5 ans, à 40 ou à 100 ans. Ce n’est pas de la théorie, tout cela, c’est la vie ! Il n’y a pas de philosophie théorique, il n’y a que de la philosophie pratique, il n’y a que de la philosophie appliquée ! Certes, il y a des philosophes qui semblent très difficiles à comprendre ; on a beau les lire et les relire, leurs phrases demeurent obscures… Mais je vais vous faire une confidence. Lorsque j’ai étudié Nietzche au lycée, puis dans les classes préparatoires, en préparant le concours de l’Ecole Normale Supérieure, je vous avoue que je n’y comprenais rien. Je ne savais jamais quand il était ironique ou pas et je faisais sans cesse des contresens dans mes commentaires de texte de ses livres. Et puis, j’ai grandi et j’ai commencé enfin à le comprendre. Si l’on n’a pas traversé certaines expériences, si l’on n’a pas vécu des deuils, si l’on n’a pas connu un vrai chagrin d’amour, il y a des philosophes que l’on ne peut pas saisir. Donc si vous ne comprenez pas certains philosophes, n’y renoncez pas… Vivez, vivez votre vie pleinement et revenez vers eux ; ils deviendront lumineux !", Gabrielle Halpern



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