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« Avec Hannah Arendt, le bon entrepreneur est celui qui crée de la relation » - Interview dans Les Échos de la philosophe Gabrielle Halpern

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    gabriellehalpern
  • 29 juil.
  • 2 min de lecture
Les Échos entrepreneurs
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La philosophe Gabrielle Halpern a accordé une interview au journal Les Echos Entrepreneurs.


"Cela fait près de 16 ans que je travaille sur la notion de "l’hybridation". Si j’ai commencé à m’y intéresser en tant que philosophe, c’est parce que j’ai perçu, autour de moi, des signaux faibles qui laissaient penser que l’hybridation n’était pas un simple épiphénomène, mais une grande tendance du monde à venir – économique, social, sociétal, etc.", Gabrielle Halpern

"Cela fait des siècles que, dans nos sociétés, on sépare la pensée et l’action. Le philosophe René Descartes, pour ne citer que lui, distinguait le corps et l’âme. Selon moi, c’est une erreur, car l’action et la pensée sont inextricablement liées. Avec cette distinction, le problème est qu’il y a d’un côté des gens qui pensent dans leur coin et sont déconnectés du réel et de l’autre côté des personnes d’action qui vont dans le mur car elles ne sont pas capables de penser. Hannah Arendt a justement développé une philosophie de l’action qui entend réunir le côté théorique et le pratique, la pensée et l’action. Le bon entrepreneur est celui qui est à la fois visionnaire, qui sait penser son entreprise et la société dans laquelle il la développe, et qui sait aussi agir, qui est aussi capable de développer son entreprise. Si un entrepreneur est seulement un homme d’action et n’est pas capable d’être un penseur de son action, il n’est pas un bon entrepreneur… Et inversement!", Gabrielle Halpern

"Dans « La condition de l’homme moderne », elle explique qu’agir, c’est créer de la relation. Il s’agit d’une conception très particulière de l’action. Cette conception comme création de relation, d’un écosystème, est particulièrement intéressante pour penser l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, plus que jamais, l’entrepreneur doit apprendre à créer et à s’inscrire au sein d’un écosystème. Avec les diverses crises, telles que la crise écologique et énergétique, avec la révolution numérique, il doit apprendre à coopérer avec ses fournisseurs, ses prestataires, ses clients, les décideurs publics et même ses concurrents. Je me suis nourrie des travaux d’Hannah Arendt pour développer dans mes propres travaux de recherche en philosophie mon concept d’hybridation, c’est-à-dire le fait de créer des ponts, des mariages improbables entre différents acteurs qui n’ont a priori rien à faire ensemble. En collaborant, ils créent quelque chose de nouveau. Par exemple, face aux difficultés de recrutement du personnel, plusieurs hôtels ont mutualisé un budget pour créer une crèche d’entreprise commune. Pourtant concurrents, ces hôtels ont décidé de coopérer et donc de créer de la relation. Il y a un an et demi, pendant la crise énergétique, des hôtels et restaurants concurrents, ainsi que des cantines publiques, ont mutualisé leurs biodéchets pour faire de la méthanisation et produire ensemble de l’énergie. Dans le même temps, des secteurs très différents hybrident leurs savoir-faire, leurs métiers, leurs compétences pour créer de nouveaux matériaux, de nouveaux métiers, de nouveaux usages et services; l’hybridation est à mon sens la grande tendance du monde qui vient", Gabrielle Halpern



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