Extrait de la tribune de la philosophe Gabrielle Halpern, parue dans Ouest France
"Pour créer un écosystème d’innovation écologique fort au sein des entreprises, chacun va devoir se remettre en question : le directeur juridique va devoir radicalement repenser sa manière de construire les contrats et les partenariats avec tous les maillons de la chaîne de valeur, le directeur financier va devoir apprendre à devenir un directeur extra-financier et à s’hybrider avec la direction de la RSE. Il va falloir repenser aussi les critères d’évaluation d’une innovation et cela peut avoir des conséquences gigantesques en termes de définition de la valeur (y compris financière !) d’une innovation…
En matière d’innovation écologique, et plus globalement en matière d’innovation, il est important de rappeler qu’innover pour innover est absurde ! Une innovation est utile si elle a du sens pour les générations futures. Il faut arrêter d’agir, de décider, de penser en fonction du passé ; le passé ne peut pas être le critère d’évaluation du présent ni de l’avenir ! Nous avons fait de la cohérence une véritable valeur morale et nous n’osons pas agir, transformer nos modèles, nos métiers, au nom de la sacro-sainte valeur que serait la cohérence. Il faudrait toujours tout faire en cohérence avec ce que nous avons fait précédemment…
Or, la crise écologique nous place face à une évidence : ce n’est plus au passé que nous devons être fidèles, mais c’est à l’avenir que nous devons être fidèles ! Ce n’est plus le passé qui doit justifier nos actions futures, c’est l’avenir qui doit justifier nos actions et nos décisions présentes. C’est l’avenir qui donnera un sens à ce que nous sommes et à ce que nous faisons aujourd’hui. Soyons fidèles à l’avenir !"
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