La philosophe Gabrielle Halpern était invitée à s'exprimer à l'occasion d'un événement co-organisé par le Collège des Bernardins et le journal La Tribune. Cette table-ronde intitulée "Urgence climatique: réinventer les imaginaires" a réuni:
👉 P. Olric de GELIS, théologien, directeur du Pôle de recherche du Collège des Bernardins
👉 Gabrielle Halpern, philosophe
👉 Erik Orsenna, écrivain et académicien
👉 Grégory Quenet, historien de l’environnement, titulaire de la chaire Laudato si’. Pour une nouvelle exploration de la Terre du Collège des Bernardins
👉 Débat animé par Valérie Abrial, directrice de La Revue de La Tribune.
@Crédits photo Collège des Bernardins
« La question du climat me fait penser à ce verset du Psaume de David où nous sommes invités à « chanter un chant nouveau »… Il n’y a peut-être rien de plus difficile! Notre Zeitgeist, - l’esprit de notre temps -, est celui de la peur de la nouveauté. Nous sommes pétrifiés à l’idée de changer, de grandir, de vieillir. Pétrifiés à l’idée que nos vies puissent se transformer. Le nouveau, charrié par l’avenir, nous terrorise. Nous nous amusions, comme des enfants, à parler du monde d’après, comme d’un paradis perdu, mais aucun d’entre nous n’était véritablement prêt à le faire advenir. Il fallait qu’il arrive par génération spontanée, mais personne n’était prêt pour ce monde nouveau. Nous préférons nos bonnes vieilles habitudes, nos sentiers rebattus et nos points de repères, sans comprendre qu’enfermés dans notre zone de connu, nous sommes complètement morts. Et pourtant, face à l’urgence climatique, il va nous falloir changer radicalement! Il va nous falloir imaginer de nouvelles habitudes, de nouvelles manières de vivre, d’innover, de consommer, d’habiter, de nous déplacer, de travailler. Face à l’urgence climatique, il va nous falloir construire un nouvel imaginaire ! », Gabrielle Halpern