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Radio RCJ: La crise sanitaire a détruit l’unité de lieu, de temps et d’action


Cette chronique est présentée par Gabrielle Halpern chaque mardi dans le journal de 12h sur la Radio RCJ et vous offre un regard philosophique sur l'actualité.


Comment crée-t-on un collectif ? La crise sanitaire a détruit l’unité de lieu, de temps et d’action [1]. En effet, le télétravail a pris de l’ampleur ; il y a une démultiplication des réunions en visio ; on travaille à des horaires différents, dans des lieux différents, donc il faut apprendre à travailler de manière désynchronisée, etc.


Alors, autour de quoi peut-on se réunir ? Autour de deux valeurs, qui pour moi, constituent les valeurs cardinales d’aujourd’hui et de demain, autant dans la vie professionnelle que dans la vie privée.


Il s’agit :


- De la fiabilité : c’est-à-dire la capacité à travailler en réseau, en étant digne de confiance et en faisant ce que l’on s’est engagé à faire. Cela devrait d’ailleurs être la mission de tout parent que de rendre l’enfant fiable, d’en faire une personne sur qui l’on puisse compter ;


- De la curiosité : c’est l’empathie pour l’autre, c’est pousser la porte du bureau du collègue pour parler vraiment plutôt que de se contenter de parler de la météo autour de la machine à café ! A distance, c’est prendre son téléphone et appeler ne serait-ce que 5 minutes un collègue, un collaborateur pour lui montrer que l’on s’intéresse à lui et… vraiment s’intéresser à lui !


Comment crée-t-on une dynamique collective ? Il ne faut pas oublier qu’un groupe, c’est avant tout une somme d’interactions bilatérales. Vous avez tous vécu cette expérience terrible : vous fêtez votre anniversaire, votre mariage, ou un repas de Noël, il y a plein de gens que vous aimez beaucoup, mais à la fin de la journée, vous avez eu l’impression de voir tout le monde… et de voir personne ! C’est souvent ce qui arrive quand on déjeune tous en groupe à la cantine de l’entreprise ou quand on fait une fête d’entreprise entre collègues. Vous voyez tout le monde et vous ne voyez personne !


Pour éviter cela, il faut passer par les interactions bilatérales, les binômes, on revient à la relation à deux. On en revient à ce qui fait qu’il y a une rencontre, et non pas juste une simple juxtaposition. C’est parce que chacun dans un groupe a pu vivre une vraie rencontre avec chacun qu’il y a une vraie relation qui se noue.


Un groupe a deux avenirs possibles : soit il se transforme en masse où personne ne se rencontre, soit il se transforme en écosystème où chacun se métamorphose. Pensez-y lors de votre prochain repas de fête !


[1] Gabrielle Halpern, tribune publiée dans Les Echos - https://www.lesechos.fr/idees-debats/leadership-management/covid-visio-teletravail-distance-et-tutoiement-generalise-1292111


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