"Les défis de la science à l'ère de l'intelligence artificielle" - Conférence de la philosophe Gabrielle Halpern à Vienne, en Autriche

Suite à des rencontres et de nombreuses visites de terrain en Autriche, dans le cadre de ses travaux de recherche, la philosophe Gabrielle Halpern est intervenue à Vienne sur le thème des sciences à l'ère de l'intelligence artificielle, aux côtés de Christian Bertsch, directeur du centre de communication scientifique (VISTA).

"Nous parlons toujours des nouvelles technologies comme si elles constituaient une entité en soi, comme si elles avaient une existence propre, comme si elles étaient une altérité par rapport à nous. Mais ces machines, ces robots, ces logiciels ne constituent pas pour nous une altérité, puisqu’il s’agit de notre production, d’une part de nous-mêmes... Pourquoi l'être humain a-t-il ressenti le besoin de les produire? Que disent-elles de nous? Lorsqu’il est apparu dans le monde, l’être humain s’est vu relativement peu avantagé par rapport aux autres animaux qui l’entouraient. En effet, la nature, écrivait le philosophe allemand Emmanuel Kant, n’a donné à l’être humain, ni les cornes du taureau, ni les griffes du lion, ni les crocs du chien, ni les ailes de l’oiseau. Comment survivre dans de telles conditions dans le vaste monde? Le développement de l'intelligence artificielle s'inscrit dans une longue histoire de production d'outils et de solutions permettant à l'être humain d'augmenter son pouvoir. Cependant, il semblerait que ces nouvelles technologies constituent aussi une sorte de révélateur d’angles morts, de non-dits ou de failles de notre manière de procéder. Quels êtres humains vont-elles faire de nous et quels êtres humains pourraient-elles nous permettre de devenir ? Est-ce vraiment l'intelligence artificielle qui augmentera l'être humain?", Gabrielle Halpern

La philosophe Gabrielle Halpern lors de la table-ronde organisée par l'Institut français d'Autriche, à Vienne

"A l'époque du siècle des Lumières, le philosophe allemand Emmanuel Kant expliquait que notre capacité de penser excédait notre capacité de savoir, d'où la "critique de la raison pure". Or, aujourd'hui, nous vivons une situation inverse, notre capacité de savoir excède notre capacité de penser. Nous ne savons pas penser les nouvelles connaissances que nos sciences nous permettent d'édifier", Gabrielle Halpern

"L'intelligence artificielle nous invite à repenser le sens de nos sciences", Gabrielle Halpern

Institut Français d'Autriche

Pour en savoir plus: https://www.institutfrancais.at/fr/events/la-nuit-des-idees-0

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