Tribune de Gabrielle Halpern, Philosophe
Pour quelles raisons l’être humain est-il devenu un animal sportif ? À quel besoin ou à quelle angoisse humaine le sport répond-il ? Les hypothèses de la philosophe Gabrielle Halpern.
"En cette période de Jeux olympiques, il est intéressant de revenir sur la symbolique du sport. Alors que l’on fait systématiquement allusion à ses valeurs éducatives et morales, à sa discipline, à Montaigne qui rappelait qu’il faut avoir un esprit sain dans un corps sain, ne serait-ce pas intéressant de s’interroger sur la raison pour laquelle l’être humain est devenu un animal sportif, la raison pour laquelle nous avons eu l’idée d’inventer le sport ? A quel besoin ou à quelle angoisse humaine répond-il? Esquissons une hypothèse !
Emmanuel Kant rappelle que lorsque l’être humain est apparu dans le monde, force est de constater qu’il n’avait vraiment pas été gâté par la nature: il n’avait ni les ailes des oiseaux, ni les crocs du chien, ni les griffes du lion, ni les nageoires des poissons, il était seulement doté de deux mains et d’un cerveau. On pourrait imaginer que l’être humain, un animal très complexé, a eu besoin d’augmenter son corps, ses muscles, de développer des pratiques le rendant à peu près semblable aux autres animaux. Le saut à la perche? C’est pour avoir l’illusion de voler comme les oiseaux! La course à pied? C’est pour courir comme les guépards! La natation? C’est pour nager comme les oiseaux! Le sport semble être une réponse à un complexe fondamentalement humain par rapport aux autres animaux.
Alors que les Jeux olympiques servaient originellement à honorer les morts ou les dieux, il est peut-être temps aujourd’hui de les considérer comme une manière d’honorer les vivants et les humains. Le sport est après tout le reflet de nos forces et de nos fragilités : contrairement aux robots, nous sommes confrontés à la peur, à la douleur, à l’émotion… Ne sont-ce pas ces imperfections qui fondent toute la beauté du sport et qui le rendent si poignant ? Le sport est d’abord un art, une forme de spectacle, avec sa mise en scène, ses rôles, ses interprétations. Il y a des milliers de boxeurs, de nageurs, de coureurs, mais chacun apporte sa singularité, son supplément d’âme, son interprétation de ce rôle"...
Lire la suite de la tribune de Gabrielle Halpern : https://www.ouest-france.fr/reflexion/point-de-vue/point-de-vue-jeux-olympiques-letre-humain-un-animal-sportif-cfec7ef8-4cc5-11ef-a622-0126aa35ae01
Comentários