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"Innover sans fin?" Intervention de la philosophe Gabrielle Halpern pour les FDDAY 2024 - France Digitale

Dernière mise à jour : 22 sept.


La philosophe Gabrielle Halpern est intervenue à l'occasion du grand événement FDDAY 2024 - France Digitale Day - organisé par France Digitale, en partenariat avec Le Cercle des économistes. Ce Forum rassemble l’ensemble des acteurs français et européens de la tech: entrepreneurs, startupers, investisseurs et acteurs de la société civile.


A quoi l'innovation sert-elle? Jusqu'où pouvons-nous innover? Qu'est-ce que nos modèles d'innovation disent de nous? Innovation et progrès vont-ils de pair? Quel est le sens de l'innovation?

La philosophe Gabrielle Halpern a participé à une table-ronde aux côtés de :


  • Jean Cattan

  • Jean-Hervé Lorenzi

  • Maya Noël

  • Antonin Bergeaud




"Ce que je fais ou ne fais pas à présent est aussi important pour tout ce qui est à venir que le plus grand événement passé : dans cette formidable perspective de l'effet, toutes les actions sont également grandes et petites", écrivait le philosophe Friedrich Nietzsche. Décris-moi ta startup, je te dirai quelle est ta vision de la société ! Dans un monde qui peut sembler désespérant, la société a légitimement beaucoup d’attentes à l’égard des entrepreneurs, à l’égard de l’innovation. À mes yeux, le rôle de l’entrepreneur aujourd’hui, au vu des injonctions contradictoires et des fractures de notre société, est celui d’hybrider les mondes, de réunir des métiers, des secteurs, des générations, des territoires entre lesquels des frontières artificielles et absurdes ont été érigées", Gabrielle Halpern


@DR David Arous


"La crise que nous traversons n’est pas d’abord économique, financière, sociale, écologique, institutionnelle, territoriale ou politique ; ce que nous vivons, c’est avant tout une crise de notre rapport à la réalité. Notre fuite vers le monde virtuel en est l’un des symptômes… Aujourd’hui, il est de la responsabilité des entrepreneurs de participer à notre réconciliation avec le réel. Aristote définissait le rôle du politique comme celui de « créer l’amitié entre les membres de la Cité ». C’est aussi celui des entrepreneurs, c’est le rôle de chacun d’entre nous", Gabrielle Halpern

« Lorsqu’il est apparu dans le monde, l’être humain s’est vu relativement peu avantagé par rapport aux autres animaux qui l’entouraient. La nature, écrivait le philosophe allemand Emmanuel Kant, n’a donné à l’être humain, ni les cornes du taureau, ni les griffes du lion, ni les crocs du chien, ni les ailes de l’oiseau. Comment survivre dans de telles conditions dans le vaste monde ? Comment se protéger contre des prédateurs et se défendre sans être à armes égales ? Comment faire face aux phénomènes naturels et s’y préparer ? Peu gâté par la nature, l’être humain n’a tout de même pas été complètement ignoré par elle, puisqu’elle l’a doté de mains et d’une intelligence. Mais comment ces attributs allaient-ils pouvoir permettre à l’être humain de se débrouiller ? Seraient-ils suffisants ? Sans compter que si nous bénéficions de cinq sens, ces derniers sont relativement peu développés comparés au flair du chien, à l’acuité visuelle de l’aigle et à l’ouïe de la chauve-souris ou du dauphin ! Comment dès lors notre intelligence allait-elle pouvoir faire face au monde en s’appuyant sur des données aussi fragiles, aussi partielles et aussi limitées que celles que nous apportent nos cinq sens ? L’être humain était dépourvu de griffes, de cornes, d’ailes et d’écailles, mais qu’à cela ne tienne, loin de se décourager, avec son intelligence et ses mains, il allait se lancer dans la fabrication d’outils propres à décupler ses forces et à pallier ses failles. Silex, marteau, hache… Mais si tous ces dispositifs, - ces prothèses, en quelque sorte -, lui permettaient de jouer à peu près à armes égales avec les autres animaux, il demeurait un problème de taille : la finitude de ses cinq sens, leur tendance à tomber trop facilement dans des illusions optiques et la pauvreté des informations qu’ils étaient à même de lui apporter du monde extérieur pour mettre en branle son intelligence et se transformer éventuellement en connaissances. Il fallait donc aller plus loin : faire progresser les sciences et imaginer de nouveaux outils », Gabrielle Halpern ("Créer des ponts entre les mondes", Fayard, 2024).


@DR David Arous



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