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  • Photo du rédacteurgabriellehalpern

Acteurs publics: "Le manager public doit avoir plusieurs cultures et identités"


A l'occasion de la parution de sa bande dessinée "La Fable du centaure" (illustrée par Didier Petetin, Humensciences, 2022), la philosophe Gabrielle HALPERN a été interviewée par Acteurs publics.


« Cela fait des années que nous passons notre temps à tout ranger dans des cases. On colle des étiquettes sur les métiers, les territoires, les générations, les activités, les individus. Chacun d’entre nous agit de la sorte à l’échelle individuelle, mais lorsque cela se fait à l’échelle collective, on crée ou on renforce sans le vouloir des silos et des fractures. Le secteur public doit se remettre en question, car qui dit vision catégorielle de la société, dit politiques publiques catégorielles. Or, le monde s’hybride de plus en plus et plus rien n’entre dans les cases.


Le manager a donc une responsabilité particulièrement forte, puisqu’il doit à la fois être hybride ou être un « centaure », - c’est-à-dire avoir un pied dans plusieurs mondes, plusieurs métiers, cultures ou identités professionnelles -, et garantir l’hybridation au sein de ses équipes. Il s’agit d’une part de mettre fin à la terrible consanguinité professionnelle et culturelle qui existe dans les administrations ; il s’agit aussi d’être prêt à recruter des profils très atypiques sans leur couper leur cinquième patte de mouton. Certes, ces profils apporteront avec eux de l’imprévisibilité au sein de l’équipe, mais à force de rejeter l’imprévisibilité en interne, les managers ne savent plus comment y faire face lorsqu’elle vient de l’externe, en forme de covid-19 ou… un jour, de virus informatique !


Mais il ne s’agit pas seulement d’avoir une équipe plurielle de collaborateurs, il s’agit d’être capable de garantir une véritable rencontre entre les différents métiers, jargons et identités professionnels au sein de cette équipe.


L’hybridation, c’est la métamorphose réciproque : si l’on sort d’une réunion exactement comme on y est entré, si l’on n’est pas un petit peu différent, alors c’est le signe que l’on s’est réuni, mais que l’on ne s’est pas rencontré (…) ».


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