La philosophe Gabrielle Halpern a été invitée à Riga par l'Institut français de Lettonie, à l'occasion du « Dialogue franco-letton sur l’Intelligence artificielle dans l’éducation ». Elle a ouvert l'événement par une conférence, afin de partager sa vision de l'intelligence artificielle dans l'éducation.
« Hibridizācija ir ideja izveidot tiltus starp šķietami tālām pasaulēm neatkarīgi no tā, vai tās ir starp paaudzēm, profesijām vai teritorijām. Apvienojot tos, mēs varam izcelt jaunas pasaules: jaunas profesijas, jaunas vietas, jaunas iztēles. Tas nav tikai jēdziens, tas ir sociāls projekts, kas man radās, reaģējot uz runām, kas pastāvīgi izceļ šķelšanos mūsu sabiedrībā. Manuprāt, konstruktīvāk ir domāt par veidiem, kā pārvarēt šīs šķelšanās, veicinot tikšanās un apmaiņu starp šīm atsevišķajām “pasaulēm” », Gabrielle Halpern
"Nous parlons toujours des nouvelles technologies comme si elles constituaient une entité en soi, comme si elles avaient une existence propre, comme si elles étaient une altérité par rapport à nous. Mais ces machines, ces robots, ces logiciels ne constituent pas pour nous une altérité, puisqu’il s’agit de notre production, d’une part de nous-mêmes... Pourquoi l'être humain a-t-il ressenti le besoin de les produire? Que disent-elles de nous?", Gabrielle Halpern
« Marignan 1515! Combien sommes-nous à avoir appris par cœur la date de cette bataille, durant nos jeunes années scolaires, pour avoir une bonne note à notre interrogation en Histoire ? Cette date ne nous sert plus à grand-chose aujourd’hui, alors que nous sommes devenus adultes, et elle est remisée dans un petit tiroir de notre mémoire, devant sa longévité à la facilité mnémotechnique de la répétition du 15 de 1515! Depuis 1515, de l’eau a coulé sous les ponts; beaucoup de sang aussi et l’actualité réveille chaque jour cette même question: nous avons été de bons élèves, mais à quoi cela nous a-t-il servi? Sommes-nous de bons citoyens? Le philosophe Jean-Jacques Rousseau, en son temps déjà, dénonçait cette éducation de singe savant que nous dispensons à la jeunesse dans les écoles, que « l’on élève à grands frais pour lui apprendre toutes choses, excepté ses devoirs », que sont « la magnanimité, la tempérance, l’humanité, le courage ». Les humanités comme les sciences les plus dures sont absurdes si elles ne sont pas sans cesse reliées au réel. Les siècles passés ont malheureusement été l’expérimentation et la preuve de la vanité de l’érudition ; la culture, l’éducation n’ont pas permis d’empêcher la barbarie, ce qui signifie qu’un esprit cultivé et éduqué ne suffit pas. Il faut que les esprits cultivés soient aussi courageux et bons", Gabrielle Halpern
"La bonne nouvelle est que le développement de l’intelligence artificielle générative va nous contraindre à repenser le but de nos apprentissages, le sens de nos savoirs, l’utilité de notre érudition. Puisque nos outils technologiques sauront bientôt tout, allons-nous enfin avoir le courage et la bonté d’être des citoyens? Qu'allons-nous apprendre et quels savoirs allons-nous déléguer aux nouvelles technologies?", Gabrielle Halpern
Pour en savoir plus: https://www.institut-francais.lv/fr/v_events/lia-dans-leducation-dialogue-entre-la-france-et-la-lettonie/#/
Pour lire l'interview de la philosophe Gabrielle Halpern en letton: https://www.entrevue.fr/lv/interview-gabrielle-halpern-lhybridation-un-projet-de-societe-pour-depasser-nos-divisions/
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